Le registre contribue à la production des statistiques locales sur le cancer, en mettant à disposition annuellement les chiffres d’incidence pour les 4 départements de l’ex-région Poitou-Charentes (16, 17, 79 et 86) : toutes localisations cancéreuses confondues (tous sexes, hommes et femmes), et par localisation cancéreuse (par sexe, par groupe d’âge) pour les tumeurs solides et les hémopathies malignes respectivement [VOIR LES CHIFFRES DU CANCER].
Le registre contribue à la production de statistiques nationales et internationales sur le cancer en transmettant annuellement ses données d’incidence à la base commune des registres de cancers (SpF, INCa, Réseau FRANCIM et département de biostatistiques des Hospices Civils de Lyon).
L’intégration des données du registre contribue à améliorer de 16% la couverture géographique proposée par les registres généraux du cancer, soit 3% du territoire métropolitain.
Les quatre indicateurs fondamentaux, incidence – mortalité – survie – prévalence, font l’objet d’un rythme de publications régulières grâce au partenariat scientifique mis en place (SpF, INCa, FRANCIM, HCL). Ce programme s’appuie sur les données des registres d’une part (regroupés au sein du réseau Francim), et des données de mortalité d’autre part (Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale).
L’efficacité des interventions de prévention du cancer est rarement évaluée dans des essais randomisés contrôlés, et le succès se déduit en règle générale des observations effectuées après l’introduction des programmes. Le registre permet ainsi de comparer les taux d’incidence observés par rapport aux taux attendus après un certain délai, pour que l’effet des interventions ait le temps de se manifester (les taux attendus étant calculés d’après un modèle de prévision).
Exemple, pour évaluer le succès des interventions contre le tabac, ou l’impact de l’introduction des vaccins contre le virus du papillome humain (VPH) dans les programmes nationaux de vaccination.
Les données des registres du cancer sont largement utilisées pour évaluer et suivre les programmes de dépistage. Là où il n’existe aucune information sur le statut des individus en termes de dépistage, le registre peut étudier les variations temporelles, en termes d’incidence, pour les cancers dont le dépistage permet de prévenir la maladie invasive (cancer du col de l’utérus), ou en termes de mortalité pour les programmes permettant de détecter de façon précoce les cancers invasifs (cancers du sein, du côlon et de la prostate).
Les programmes de dépistage précoce des cancers invasifs n’entraînent pas de diminution de l’incidence ; au contraire, l’introduction du dépistage se traduit le plus souvent au début par une augmentation de l’incidence (du fait de la détection des cas prévalents asymptomatiques).
La mesure de la survie au niveau de la population donne des indications sur le rôle que peut éventuellement jouer le processus comprenant le diagnostic et les traitements. Mais outre cet indicateur, le registre développe la collecte d’informations susceptibles de pointer les traitements reçus tout au long du parcours de soins du patient, accompagnés des variables socio-démographiques utiles à la prise en compte des disparités éventuelles existantes à l’échelle de la population (inégalités sociales notamment).
Le cancer est une pathologie chronique caractérisée par une prise en charge multidisciplinaire, qui engage un contact répété du patient avec le système de santé. De par la collecte des données instaurées dans sa pratique, le registre devient l’outil idéal pour évaluer les filières et parcours de soins empruntés par les patients.
Université / CHU de POITIERS